Le cheminot - Asada Jirô
Le cheminot nouvelle suivie d'Une Lettre d'amour
Asada Jirô


Résumé : Sur une petite ligne de chemin de fer sur le point d'être désaffectée, quelque part en Hokkaidô, au bout du monde, un vieux chef de gare... Alors que les souvenirs se pressent en cette nuit de réveillon, une tempête de neige fait surgir du passé le fantôme de la petite fille du vieil homme, Yukiko, morte en bas âge, en même temps que tout ce qui était resté enfoui au fond de lui pendant un demi-siècle. Repli du temps juste avant la mort, comme pour achever un souvenir qui aurait ici le goût de l'enfance. D'un récit à l'autre, voici le quotidien transfiguré par la grâce d'une rencontre. Comme si notre monde matérialiste et désabusé pouvait être aussi fertile en miracles que celui de jadis. Comme s'il ne fallait pas désespérer, alors même qu'on s'y attendrait le moins, de voir s'allumer l'étincelle dans la nuit. Présentation de l'éditeur Sur une petite ligne de chemin de fer sur le point d'être désaffectée, quelque part en Hokkaidô, au bout du monde, un vieux chef de gare... Alors que les souvenirs se pressent en cette nuit de réveillon, une tempête de neige fait surgir du passé le fantôme de la petite fille du vieil homme, Yukiko, morte en bas âge, en même temps que tout ce qui était resté enfoui au fond de lui pendant un demi-siècle. Repli du temps juste avant la mort, comme pour achever un souvenir qui aurait ici le goût de l'enfance. D'un récit à l'autre, voici le quotidien transfiguré par la grâce d'une rencontre. Comme si notre monde matérialiste et désabusé pouvait être aussi fertile en miracles que celui de jadis. Comme s'il ne fallait pas désespérer, alors même qu'on s'y attendrait le moins, de voir s'allumer l'étincelle dans la nuit.
Biographie de l'auteur Pour Le Cheminot, paru en 1997, Asada Jirô a reçu au Japon le prestigieux prix Naoki. Cet écrivain prolifique, né en 1951, est l'auteur de romans historiques, dont le best-seller, Le Roman de la Cité Interdite, est paru aux Editions Philippe Picquier. (Source : Philippe Picquier éditeur)

Lorsque je suis tombée sur ce titre il y'a de cela quelques temps, j'étais déjà amoureuse du titre, de la couverture, du nom de l'auteur, de la quatrième de couverture. Mais j'ai toujours un doute lorsqu'il s'agit de lire des nouvelles : j'ai toujours une minuscule appréhension. Et je ne sais pas pourquoi. Elle n'a pas lieu d'être, cette appréhension. Car au final, lorsque je m'engage dans la lecture de nouvelles je suis très, très rarement déçue. Et preuve en est, ces deux nouvelles d'Asada Jirô sont particulièrement savoureuses et imaginatives.
Je ne m'attendais d'ailleurs pas à ressentir un tel bouleversement émotionnel en 79 pages. A la lecture de la première nouvelle intitulée 'Le Cheminot', je me suis retrouvée au beau milieu du Japon, dans une gare. Quelque chose de métaphorique ? Oui, mais plus que cela. L'auteur nous livre l'histoire de la vie banale d'un cheminot proche de la retraite, veuf, et dont la fille est morte il y'a très longtemps. Proche d'une chronique sociale de moeurs à la russe comme chez Dostojevski ou Gogol mais dans un décor épuré, sobre, modeste, mais non dénué de symboles, Asada Jirô apporte des éléments fantastiques, des petites touches de magie, des fantômes apparaissent, brièvement, et des phrases comme ça, vous sautent aux yeux et au coeur :
"Non, moi, je ne suis qu'un cheminot. Pour un malheur personnel, je n'ai pas le droit de pleurer."
Et puis, cette nouvelle, si elle aurait pu se vautrer dans le pathos, dérive doucement vers la mélancolie, les nuits d'hiver. Une larme se pose forcément sur la joue du lecteur. J'ai relu deux fois la fin de la nouvelle parce que je ne m'y attendais pas, à cette fin douce et brutale à la fois.
Quant à la seconde nouvelle, 'Une Lettre d'amour', je ne l'ai pas moins appréciée, je l'ai trouvée très belle, de nouveau sur une question de société difficile à exprimer dans une si courte prose. J'ai été très émue par une simple lettre, quelques mots posés là, comme ça.
De ces deux nouvelles on peut dire deux choses : l'auteur a la capacité, en deux textes, de nous emporter, de nous faire vibrer d'émotions, avec de la poésie, des fantômes, des coeurs tendres, et puis surtout, il a l'incroyable talent de nous décrire le Japon d'une façon si belle, minimaliste, et poétique, que vous ne tarderez pas à crier au chef d'oeuvre de la littérature japonaise !

Ma note : Style 5/5 Originalité 5/5 Intrigue 5/5 Émotions 5/5 : 20/20 !
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